Qu’est-ce que l’agitation psychomotrice ?
L’agitation psychomotrice, terme couramment utilisé par les psychiatres, décrit succinctement un état d’activité cérébrale accrue (hallucinations, paranoïa et agitation) associé à une activité physique (remuement, agitation, course, saut, cachette, tremblements et crises).
L’agitation psychomotrice désigne un état d’agitation et d’anxiété qui se traduit par des mouvements involontaires et répétitifs. Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), couramment utilisé par les professionnels de la santé pour diagnostiquer les troubles mentaux, définit l’agitation comme une « activité motrice excessive associée à un sentiment de tension mentale intérieure ». L’activité motrice excessive amène l’individu à s’engager dans des activités caractéristiques, telles que faire les cent pas, s’agiter, se tordre les mains et tirer sur ses vêtements.L’agitation psychomotrice est associée à diverses maladies psychiatriques et médicales et n’est pas définie comme un trouble à part entière dans le DSM-5.
Quelles sont les causes de l’agitation psychomotrice ?
L’agitation psychomotrice est un symptôme de diverses affections psychiatriques, dont le trouble bipolaire, divers troubles de l’humeur et le trouble dépressif majeur. Le trouble bipolaire se caractérise par des épisodes maniaques et dépressifs qui se traduisent par des changements atypiques de l’humeur, du niveau d’énergie et de la capacité à se concentrer ou à mener à bien les activités quotidiennes. Au cours d’un épisode maniaque, l’individu peut ressentir une agitation psychomotrice, des pensées qui s’emballent et une fuite des idées (c’est-à-dire un discours rapide qui passe d’une idée à l’autre et d’une pensée à l’autre). Lors d’un épisode dépressif, l’agitation psychomotrice est également présente et peut alimenter des émotions d’anxiété et d’impuissance. Les troubles anxieux, la claustrophobie et le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) sont d’autres affections psychiatriques associées à l’agitation psychomotrice.
Une autre cause possible d’agitation psychomotrice est la consommation de substances, en particulier la nicotine, l’alcool, les drogues psychoactives (stimulants, dépresseurs, opioïdes), les hallucinogènes et la marijuana (c’est-à-dire le cannabis).L’agitation psychomotrice peut également être causée par des médicaments antipsychotiques (aripiprazole, clozapine, olanzapine). Si les antipsychotiques provoquent une agitation psychomotrice chez une personne traitée pour un trouble bipolaire, le professionnel de santé peut envisager d’interrompre ou de changer de médicament. Les maladies dégénératives du cerveau, telles que la démence ou la maladie de Parkinson, peuvent entraîner une agitation psychomotrice en raison de l’atrophie neuronale. Enfin, les lésions cérébrales traumatiques peuvent également être à l’origine d’une agitation psychomotrice.
Quels sont les signes de l’agitation psychomotrice ?
L’agitation psychomotrice peut se manifester par divers signes, notamment l’agitation ou l’incapacité à rester assis, le fait de se déplacer sans but précis, de faire les cent pas, de tapoter des doigts et de commencer et d’arrêter brusquement une tâche. Une personne souffrant d’agitation psychomotrice peut également parler très rapidement, déplacer des objets sans raison et s’agiter avec ses vêtements. Les personnes gravement affectées par l’agitation psychomotrice peuvent s’infliger des lésions corporelles, notamment se mordre les lèvres jusqu’au sang, arracher la peau autour des lèvres, arracher la peau autour des ongles ou se mordiller l’intérieur de la joue. Ces symptômes sont dus à des sentiments d’anxiété sous-jacents et peuvent en fin de compte provoquer un sentiment d’exaspération, d’irritabilité et de frustration. Ces sentiments peuvent amener certaines personnes à agir violemment envers elles-mêmes ou envers les autres.
Comment l’agitation psychomotrice est-elle diagnostiquée et traitée ?
L’agitation psychomotrice est diagnostiquée sur la base d’un entretien approfondi avec le patient et d’un examen physique. Les cliniciens, y compris les professionnels de la santé mentale, peuvent demander à une personne de décrire les symptômes qu’elle présente. Ils peuvent poser des questions sur le moment de l’apparition des symptômes, sur ce qui les aggrave ou les atténue et sur les antécédents de consommation de substances psychoactives. Au cours de l’examen physique, le clinicien observera les signes de mouvements excessifs, d’élocution rapide et d’autres signes d’agitation. Le DSM-5 considère l’agitation psychomotrice comme un symptôme associé à divers troubles psychiatriques et nécessite donc une évaluation plus poussée afin de diagnostiquer la pathologie spécifique associée.
La première étape du traitement et de la prise en charge de l’agitation psychomotrice consiste à minimiser l’anxiété de l’individu et à réduire le risque d’escalade vers l’agression et la violence qui peuvent être dirigées contre lui-même ou contre d’autres personnes. Le traitement à long terme de l’agitation psychomotrice repose sur le traitement de la cause sous-jacente des symptômes. Si les symptômes sont liés à un problème de santé mentale, en particulier à des troubles anxieux, une thérapie cognitive (c’est-à-dire une thérapie par la parole) avec un professionnel de la santé mentale peut s’avérer bénéfique. Le professionnel de la santé mentale peut également proposer des techniques d’auto-assistance, telles que l’exercice, le yoga, la méditation, les exercices de respiration, la musicothérapie et l’évitement de tout déclencheur émotionnel.
Des médicaments peuvent être prescrits pour le traitement du trouble bipolaire. Les anticonvulsivants (par exemple, le topiramate, le valproate ou la lamotrigine) ou les médicaments stabilisateurs de l’humeur (par exemple, la carbamazépine, le carbonate de lithium) peuvent être particulièrement utiles pendant la phase maniaque du trouble bipolaire, et les antipsychotiques atypiques (par exemple, l’aripiprazole et l’olanzapine) peuvent souvent être utiles en cas d’agitation pendant un épisode dépressif. Les médicaments doivent être prescrits avec prudence, car dans certains cas, les médicaments utilisés pour stabiliser l’humeur pendant la dépression peuvent provoquer une anxiété extrême et, rarement, des pensées suicidaires.
Des anxiolytiques, tels que les benzodiazépines, peuvent être prescrits pour aider à gérer l’anxiété généralisée. Si l’agitation psychomotrice est due à une maladie sous-jacente telle que la maladie de Parkinson, des précurseurs de la dopamine (par exemple, la lévodopa) et des agonistes de la dopamine (par exemple, le pramipexole) peuvent être prescrits. Les personnes dont l’agitation psychomotrice résulte d’un abus de substances peuvent avoir besoin d’être stabilisées et traitées pour un abus de substances ou une overdose. Par exemple, dans le cas d’une agitation psychomotrice due à une surdose d’amphétamine, des benzodiazépines peuvent être administrées par voie intraveineuse. Il est également conseillé à l’individu d’arrêter de consommer la substance en question. Le traitement de l’agitation psychomotrice associée à une lésion cérébrale traumatique peut aller du repos et des analgésiques en vente libre à la chirurgie décompressive.
Quels sont les faits les plus importants à connaître sur l’agitation psychomotrice ?
L’agitation psychomotrice désigne un état d’agitation et d’anxiété qui se traduit par des mouvements répétitifs et involontaires. Il s’agit d’un signe courant chez les personnes souffrant de troubles bipolaires, une affection psychiatrique caractérisée par des épisodes maniaques et dépressifs fluctuants. Lorsqu’une personne souffre d’agitation psychomotrice, elle peut faire les cent pas dans la pièce, tirer sur ses vêtements, se tordre les mains, s’agiter et parler rapidement.
Outre le trouble bipolaire, l’agitation psychomotrice peut être observée chez les personnes souffrant de troubles cérébraux dégénératifs, de stress post-traumatique et de troubles liés à l’utilisation de substances psychoactives. Le diagnostic de l’agitation psychomotrice repose sur un entretien approfondi avec le patient et un examen physique. Le traitement dépend de la cause des symptômes et peut comprendre une thérapie par la parole et/ou des médicaments.