Ophtalmoplégie : Une vue d’ensemble des causes, des symptômes et du traitement

L’ophtalmoplégie, une affection médicale caractérisée par une paralysie ou une faiblesse des muscles oculaires, est un trouble complexe et multiforme qui peut avoir un impact significatif sur la vision et la qualité de vie globale d’une personne. Cette affection peut se manifester sous diverses formes et peut résulter d’une série de causes sous-jacentes. Dans cet article, nous allons nous plonger dans le monde de l’ophtalmoplégie, en explorant ses causes, ses symptômes et les options thérapeutiques disponibles.

L’ophtalmoplégie est la paralysie des muscles oculaires, classée en deux sous-types : externe et interne. L’ophtalmoplégie externe implique la paralysie des muscles extraoculaires volontaires responsables du mouvement des yeux, tandis que l’ophtalmoplégie interne affecte les muscles impliqués dans la constriction de la pupille et l’ajustement du cristallin. Les causes sont diverses : lésions nerveuses, troubles musculaires ou maladies systémiques. Cet article explore l’innervation des muscles extraoculaires par les nerfs crâniens et les formes génétiques d’ophtalmoplégie associées à des mutations mitochondriales ou nucléaires. Le diagnostic implique des examens des nerfs crâniens, des études d’imagerie, des tests sanguins, l’électromyographie (EMG) et une biopsie avec évaluation pathologique. Les options thérapeutiques comprennent la thérapie visuelle, la gestion pharmacologique des symptômes et les interventions chirurgicales pour les anomalies structurelles à l’origine des symptômes.

Causes de l’ophtalmoplégie

L’ophtalmoplégie peut être causée par une variété de facteurs, à la fois neurologiques et non neurologiques. L’une des causes neurologiques les plus courantes est une maladie connue sous le nom d’ophtalmoplégie externe progressive chronique (OEPC), qui est souvent associée à un dysfonctionnement mitochondrial. Dans le cas de l’OPEO, les muscles responsables du mouvement des yeux s’affaiblissent progressivement au fil du temps, ce qui entraîne des difficultés à bouger les yeux et se traduit par une chute caractéristique des paupières. [1].

Parmi les autres causes neurologiques, citons la myasthénie grave, une maladie neuromusculaire dans laquelle le système immunitaire attaque la jonction neuromusculaire, entravant la communication entre les nerfs et les muscles. Les troubles inflammatoires tels que la sclérose en plaques (SEP) et le syndrome de Guillain-Barre peuvent également affecter les muscles oculaires, entraînant une ophtalmoplégie. Les causes non neurologiques de l’ophtalmoplégie peuvent inclure des tumeurs orbitales qui appuient sur les muscles oculaires, des problèmes vasculaires affectant l’apport sanguin aux muscles et des traumatismes de l’œil ou des structures environnantes. [2].

Symptômes

Les symptômes de l’ophtalmoplégie peuvent varier considérablement en fonction de la cause sous-jacente et des muscles spécifiques affectés. Les symptômes les plus courants sont les suivants

Diplopie (vision double) :L’ophtalmoplégie entraîne souvent un mauvais alignement des yeux, ce qui provoque une vision double ou diplopie. Cela se produit parce que les muscles oculaires affaiblis ne peuvent pas bouger les yeux en tandem, ce qui fait que le cerveau reçoit des informations visuelles contradictoires.

Ptosis (paupières tombantes) :L’affaiblissement des muscles contrôlant le mouvement des paupières peut entraîner un ptosis, c’est-à-dire qu’une ou les deux paupières tombent sur l’œil, ce qui peut gêner la vision.

Mouvement limité des yeux :L’ophtalmoplégie peut limiter la capacité à bouger les yeux dans toutes les directions, ce qui entraîne des difficultés à faire la mise au point sur des objets ou à suivre des cibles en mouvement.

Strabisme (yeux croisés) :Le mauvais alignement des yeux peut entraîner un strabisme, c’est-à-dire qu’un œil peut se tourner vers l’intérieur, l’extérieur, le haut ou le bas par rapport à l’autre œil.

Maux de tête et gêne oculaire :La tension causée par l’alignement des yeux peut entraîner des maux de tête et une gêne oculaire.

Faiblesse ou paralysie des muscles oculaires:Dans les cas graves, l’ophtalmoplégie peut entraîner une faiblesse ou une paralysie complète des muscles oculaires affectés [3].

Diagnostic et traitement

Le diagnostic de l’ophtalmoplégie nécessite une évaluation médicale approfondie, comprenant des antécédents médicaux complets, un examen physique et, éventuellement, divers tests de diagnostic. Ces tests peuvent inclure des analyses sanguines pour vérifier la présence d’affections auto-immunes, des études d’imagerie (telles que l’IRM ou la tomodensitométrie) pour évaluer l’intégrité structurelle de l’œil et des structures environnantes, et des tests électrophysiologiques pour évaluer la fonction nerveuse et musculaire. Le traitement de l’ophtalmoplégie dépend en grande partie de la cause sous-jacente. Dans les cas où l’ophtalmoplégie est un symptôme d’une affection sous-jacente, le traitement de cette affection est une étape cruciale. Par exemple, si la myasthénie grave en est la cause, des médicaments visant à supprimer le système immunitaire ou à améliorer la transmission neuromusculaire peuvent être prescrits. Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut s’avérer nécessaire. La chirurgie peut consister à repositionner les muscles oculaires pour améliorer l’alignement, à traiter des problèmes structurels sous-jacents tels que des tumeurs, ou à résoudre des problèmes vasculaires. Les options chirurgicales peuvent varier et doivent être adaptées aux besoins spécifiques de chaque individu. Dans les cas d’ophtalmoplégie d’origine mitochondriale, la prise en charge consiste souvent en une combinaison de mesures de soutien, de thérapie physique et d’ajustements du mode de vie afin d’améliorer la qualité de vie globale et d’aider à gérer les symptômes. [4].

Vivre avec une ophtalmoplégie

Vivre avec une ophtalmoplégie peut présenter des défis importants, en particulier si la maladie affecte les activités quotidiennes telles que la lecture, la conduite ou la reconnaissance des visages. Toutefois, les progrès des soins médicaux, des aides visuelles et des techniques de rééducation peuvent grandement aider les personnes concernées à gérer leur maladie et à maintenir une qualité de vie satisfaisante. L’ergothérapie et la thérapie visuelle sont des ressources précieuses pour les personnes atteintes d’ophtalmoplégie. Ces thérapies visent à améliorer les mouvements oculaires, la coordination et le traitement visuel par le biais d’exercices et d’activités ciblés. En outre, la communication avec les prestataires de soins de santé et les spécialistes est essentielle pour les soins continus et la gestion des symptômes. Des examens oculaires réguliers et des suivis sont essentiels pour surveiller tout changement dans la fonction des muscles oculaires et la santé générale des yeux [5].

Conclusion

L’ophtalmoplégie est une affection complexe qui peut avoir des causes neurologiques et non neurologiques. Ses symptômes, qui comprennent la vision double, le ptosis et la limitation des mouvements oculaires, peuvent avoir un impact significatif sur la vie quotidienne. Bien que l’ophtalmoplégie puisse poser des problèmes, les personnes qui en sont atteintes ont accès à diverses options thérapeutiques, depuis les médicaments et la chirurgie jusqu’aux thérapies de réadaptation, qui peuvent améliorer leur qualité de vie et les aider à gérer leurs symptômes. Si vous ou une personne de votre entourage présente des symptômes d’ophtalmoplégie, il est essentiel d’obtenir une évaluation et des soins médicaux en temps opportun afin de traiter la cause sous-jacente et d’élaborer un plan de traitement approprié.

Références

    1. Drachman DA. Ophtalmoplégie plus : les troubles neurodégénératifs associés à l’ophtalmoplégie externe progressive. Arch Neurol. 1968;18(6):654-74.
    2. Van Goethem G, Dermaut B, Lofgren A, et al. La mutation de POLG est associée à une ophtalmoplégie externe progressive caractérisée par des délétions de l’ADNmt.. Nat Genet. 2001 ; 28(3):211-2.
    3. Barricks ME, Traviesa DB, Glaser JS, et al. Ophtalmoplégie dans l’artérite crânienne. Brain. 1977;100(2):209-21.
    4. Filosto M, Mancuso M, Nishigaki Y, et al. Hétérogénéité clinique et génétique dans l’ophtalmoplégie externe progressive due à des mutations de la polymérase γ. Arch Neurol. 2003 ; 60(9):1279-84.
    5. Nagaseki Y, Shimizu T, Kakizawa T, et al. Ophtalmoplégie interne primaire due à un traumatisme crânien. Acta Neurochir. 1989;97:117-22.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *