L’atrophie vaginale peut-elle être inversée ? Non, mais…

L’atrophie vulvo-vaginale est l’amincissement de la muqueuse vaginale et de la peau vulvaire, causé par une baisse du taux d’œstrogènes au moment de la ménopause. La diminution du taux d’œstrogènes affecte également les tissus de la vessie, de l’urètre (par où passe l’urine) et des muscles du plancher pelvien.

Apprenez-en davantage sur l’atrophie vulvo-vaginale, ses symptômes, ses causes et comment la prendre en charge.

Qu’est-ce que l’atrophie vulvo-vaginale ?

L’atrophie vulvo-vaginale est un amincissement de la muqueuse vaginale et de la peau vulvaire, causé par une baisse du taux d’œstrogènes autour de la ménopause. L’atrophie vaginale touche environ 40 % des femmes ménopausées, et le risque augmente avec l’âge.

Cette affection est également connue sous le nom de « syndrome génito-urinaire de la ménopause » (SGM), qui comprend des symptômes vulvo-vaginaux et urinaires.

Symptômes de l’atrophie vulvo-vaginale

Les symptômes de l’atrophie vulvo-vaginale sont les suivants :

  • sécheresse vaginale
  • rapports sexuels douloureux (dyspareunie)
  • diminution de la lubrification vaginale pendant les rapports sexuels
  • sensation de brûlure et démangeaisons dans le vagin
  • irritation vulvaire, en particulier lors du port de pantalons serrés ou de vêtements en lycra
  • pertes vaginales malodorantes (parfois confondues avec une mycose)
  • raccourcissement et resserrement du vagin
  • lèvres vaginales pâles et fines
  • diminution de la pilosité pubienne
  • saignements légers ou spottés, y compris après les rapports sexuels. Si cela se produit, consultez immédiatement votre médecin.

Les symptômes urinaires sont les suivants :

  • besoin fréquent ou urgent d’uriner
  • douleur ou sensation de brûlure lors de la miction
  • miction plus fréquente que d’habitude, y compris la nuit
  • présence de sang dans les urines
  • fuites urinaires (incontinence urinaire)
  • infections urinaires récurrentes (IU).

Quelles sont les causes de l’atrophie vulvo-vaginale ?

Le vagin et les autres tissus du bassin ont besoin d’œstrogènes pour rester en bonne santé. Lorsque le taux d’œstrogènes diminue à l’approche de la ménopause, les tissus deviennent plus secs, plus fins et plus fragiles. Cela peut augmenter le risque d’irritation et d’infections urinaires.

Le taux d’œstrogènes peut également diminuer en raison des facteurs suivants :

  • allaitement
  • médicaments qui réduisent le taux d’œstrogènes, par exemple les contraceptifs oraux
  • médicaments ou interventions chirurgicales qui provoquent une ménopause induite médicalement, par exemple certains traitements contre le cancer, l’ablation chirurgicale des deux ovaires et certains médicaments hormonaux.

Comment diagnostique-t-on l’atrophie vulvo-vaginale ?

Votre médecin vous interrogera sur vos symptômes et vos antécédents médicaux. Il examinera également votre vulve et votre vagin à la recherche de signes d’atrophie. Si vous avez des pertes, votre médecin pourra effectuer un prélèvement vaginal afin de rechercher une infection. Si vous présentez des symptômes urinaires, il pourra également vous prescrire une analyse d’urine afin de rechercher une infection urinaire.

Risques liés à l’atrophie vulvo-vaginale

L’atrophie vulvo-vaginale touche plus fréquemment les femmes de plus de 50 ans ou celles qui ont atteint la ménopause. D’autres facteurs peuvent toutefois augmenter le risque. Par exemple, si vous :

  • avez subi une ablation des ovaires
  • avez suivi une chimiothérapie ou une radiothérapie
  • n’avez pas de relations sexuelles – les rapports sexuels augmentent le flux sanguin dans cette zone et rendent les tissus vaginaux plus élastiques
  • souffrez d’un trouble immunitaire
  • prenez des médicaments qui affectent le taux d’œstrogènes
  • n’avez pas accouché par voie vaginale
  • fumez.

Traitements de l’atrophie vulvo-vaginale

En fonction de votre situation, vous pouvez essayer des traitements hormonaux.

Œstrogènes vaginaux

Les œstrogènes vaginaux sont disponibles sous forme de crèmes, de comprimés et de pessaires à insérer dans le vagin. Ils constituent un traitement efficace contre l’atrophie vulvo-vaginale. Ils libèrent les œstrogènes directement dans le vagin sans augmenter leur taux dans le reste du corps. Le traitement aux œstrogènes vaginaux améliore la circulation sanguine dans le bassin et augmente les sécrétions vaginales.

Les comprimés et les crèmes à base d’œstrogènes sont fournis avec un applicateur, mais vous trouverez peut-être plus facile d’utiliser votre doigt pour insérer le comprimé ou appliquer la crème dans votre vagin. Tout excédent peut être essuyé sur la peau de votre vulve. Vous ne devez insérer l’œstrogène que sur environ 2 à 3 centimètres dans votre vagin. Cela améliorera la santé de vos tissus pelviens, notamment votre vulve, votre vagin, votre vessie, votre urètre et vos muscles pelviens.

Hormonothérapie ménopausique (HTM)

L’HTM peut améliorer les symptômes vaginaux et autres symptômes de la ménopause, tels que les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes.

Le traitement hormonal peut ne pas convenir si vous avez des antécédents de cancer avec des récepteurs qui utilisent l’œstrogène pour se développer (cancer œstrogéno-récepteur positif). Discutez des facteurs de risque avec votre médecin.

L’atrophie vaginale peut-elle être inversée ?

Vous ne pouvez pas inverser l’atrophie vulvo-vaginale, mais vous pouvez empêcher son aggravation en consultant un médecin pour obtenir un diagnostic et commencer un traitement dès que possible. Des recherches suggèrent que l’HTM élimine les symptômes de l’atrophie vulvo-vaginale dans 75 % des cas, tandis que l’œstrogénothérapie vaginale est efficace dans 80 à 90 % des cas. Sans traitement, l’atrophie vulvo-vaginale peut s’aggraver avec le temps.

Que pouvez-vous faire contre l’atrophie vulvo-vaginale ?

Il est important de prendre particulièrement soin de votre vulve et de votre vagin lorsque vous souffrez de cette affection. Par exemple, utilisez un produit nettoyant sans savon, évitez les vêtements serrés et essayez de ne pas frotter ou gratter les zones touchées.

D’autres traitements à faire soi-même sont énumérés ci-dessous.

Compresses froides

Elles peuvent soulager les démangeaisons et les légères sensations d’inconfort. Diluez une demi-cuillère à café de bicarbonate de soude dans un litre d’eau, imbibez un gant de toilette dans la solution et appliquez-le délicatement sur votre vulve plusieurs fois par jour, en prenant soin de sécher la zone en la tapotant (sans frotter) après l’application.

Lubrifiants vaginaux

Les lubrifiants vaginaux à base d’eau ou de silicone peuvent rendre les rapports sexuels plus confortables. N’utilisez pas de lubrifiants à base d’huile avec des préservatifs en latex, car ils peuvent les fragiliser.

Hydratants non hormonaux

Vous pouvez acheter des hydratants non hormonaux en pharmacie. Ceux-ci peuvent aider à « repulper » et à hydrater les cellules de votre vagin. Recherchez des produits sans parfum pour éviter toute irritation.

Graines de lin

Certaines recherches suggèrent que les graines de lin peuvent aider à lutter contre la sécheresse vaginale. Broyez les graines de lin et ajoutez-en 2 cuillères à soupe à vos céréales, salades ou smoothies chaque jour.

Une activité sexuelle régulière, y compris la masturbation

Une activité sexuelle régulière améliore la circulation sanguine dans le vagin, ce qui permet de conserver l’élasticité et la souplesse des tissus vaginaux. Les femmes sexuellement actives rapportent moins de symptômes d’atrophie vulvo-vaginale que les femmes qui n’ont pas de relations sexuelles régulières.

Quand consulter votre médecin

De nombreuses femmes présentent des symptômes d’atrophie vulvo-vaginale, tels que des rapports sexuels douloureux, mais elles ne consultent pas parce qu’elles se sentent gênées ou pensent qu’il n’y a rien à faire. Il est important d’obtenir un diagnostic et un traitement adaptés, alors consultez votre médecin si vous présentez des symptômes.

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